Enfin… fous… Aujourd’hui, leurs expériences nous paraissent barbares, mais ils ont fait avancer la science. Enfin, pour certains. Âmes sensibles s’abstenir. Evitez également de lire cette note après avoir mangé. C’est parti pour 5 scientifiques totalement dingues.
1) Vladimir Demikhov: le chirurgien et le chien à deux têtes
En 1954, le chirurgien soviétique Vladimir Demikhov, révéla son chef d’oeuvre au monde: un chien à deux têtes. Bon, c’est un peu plus compliqué que cela, puisqu’en fait, il avait greffé la tête d’un chiot sur le cou d’un berger allemand adulte. La deuxième tête pouvait laper du pait, bien que n’ayant pas besoin de se nourrir, et le lait ainsi avalé coulait le long du cou à cause de l’œsophage sectionné. Ben oui. Bon, on s’y attendait, la chose est morte au bout de quelques jours à cause du phénomène de rejet, mais cela n’empêcha pas Demikhov d’en créer 19 autres au cours des 15 années suivantes. Si vous n’avez pas encore défailli, vous pourrez regarder une vidéo sur l’opération en question. Demikhov n’est pas qu’un cinglé, et ses expériences ont été utiles pour tout ce qui est transplantations. Il a par ailleurs été le premier à accomplir chez l’animal un pontage mammo-coronarien unique avec survie.
2) Johann Conrad Dippel: à la rencontre de Frankenstein, en version originale
Johann Conrad Dippel était un théologien, alchimiste et médecin allemand, né le 10 août 1673 au château Frankenstein (oui, sérieusement) près de Darmstadt (Allemagne). (source : wikipedia).Il a d’abord étudié la théologie mais s’en est dégouté. Il s’occupa ensuite de médecine, d’alchimie, et mena une vie errante. Enfin, on lui doit quand même la découverte du bleu de Prusse et de l’huile animale qui porte son nom, qu’on employa longtemps contre l’épilepsie et le ver solitaire. Il semble qu’il ait notamment tenté de transmuer l’âme humaine d’un corps à un autre, avec un tuyau, un entonnoir, et une bonne dose de lubrifiant. Si si. L’homme serait en toute logique à l’origine du personnage de « Victor Frankenstein » dans le roman Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley.
3) Giovanni Aldini: de quoi réveiller un mort
Aldini est le neveu de Luigi Galvani, qui, au cours de ses études sur les rapports entre l’électricité et le système nerveux, effectuées sur des cuisses de grenouilles, mit en évidence « l’électricité animale », lorsqu’une cuisse de grenouille est mise en contact avec de l’électricité.Aldini a décidé d’aller un tout petit peu plus loin, et des grenouilles, il est passé aux cadavres. C’est plus rigolo, non?
C’est donc devant un public qu’il fit une expérience sur un meurtrier que l’on venait de pendre (un certain George Forster, pour la petite histoire). Ah ben oui quand même, on va pas expérimenter sur le cadavre d’un mec bien, quand on est un scientifique avec une éthique. Il a introduit une sorte de bâton conducteur dans le rectum du pendu, qui se mit à lever les bras et bouger les jambes. Des tiges conductrices furent appliquées sur son visage, qui se crispa et tressailli. L’œil gauche s’ouvrit. Des membres de l’assistance craignirent qu’il revint à la vie, mais tout avait été prévu: en cas de retour parmi les vivants, il aurait été ré-excuté fissa.
4) Sergei Bruyukhonenko: de la décapitation canine
Bien avant Demikhov, les expériences de Bruyukhonenko sur les chiens permirent le développement de la chirurgie à coeur ouvert. Il a inventé une machine, l’autojektor (une machine coeur-poumons). C’est d’ailleurs grâce à cette machine qu’il a pu garder en vie des têtes d’animaux décapités. En 1928, il en fit la démonstration devant public. Et pour prouver son point, il frappa un marteau sur le coin de la table et la tête sursauta. Une lumière pointée sur sur ses yeux les firent cligner. Et quand on lui fit avaler un morceau de fromage, il descendit le long de l’œsophage et ressortit sur la table. Miam. Un petit film ici.

5) Shiro Ishii: rien à envier aux nazis
Alors là, ce n’était sans doute pas pour faire avancer la science. Ishii était un microbiologiste et le lieutenant général de l’Unité 731, une unité consacrée à la guerre bactériologique et autres joyeuseté pour que l’ennemi soit rongé de l’intérieur, le tout durant la seconde guerre sino-japonaise. Parmi ses hauts faits d’arme, on peut citer: vivisection d’êtres humains vivants (y compris une femme enceinte, dont la grossesse résultait d’ailleurs d’un viol par les médecins de l’unité), amputation des membres de prisonniers et réattachement subséquent sur une autre partie du corps, congélation de parties du corps (on parle toujours d’êtres vivants hein) et décongélation à fin de provoquer la gangrène et d’en étudier les effets quand elle n’est pas traitée. Citons également l’inoculation volontaire de maladies infectieuses (en prétendant que c’était des vaccins, quel humour!), de la syphilis et de la gonorrhée (à l’aide de viols).
Au sortir de la guerre, Ishii a bénéficié de l’immunité octroyée par les forces américaine, évité la prison, et est mort tranquillement à 67 ans d’un cancer de la gorge. Plus d’informations ici (en anglais) et ici (en français).
La suite au prochain épisode.