La Tour d’Hercule (en galicien : Torre de Hércules) est un phare romain situé sur un cap, face à l’océan Atlantique, dominant l’entrée de la ria donnant sur le port de La Corogne, en Galice (Espagne).
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Le port antique de Brigantium a été renommé au XIIe siècle Ad Columnam, c’est-à-dire La Colonne ou la Tour (du phare), dont dérive directement le nom actuel de La Corogne.
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La tour d’Hercule est le seul phare romain — et le plus ancien phare au monde — en fonctionnement de nos jours. Il a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial le 27 juin 2009, au titre du critère III, car il apporte « un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ». L’emplacement du phare découle de la situation du site constituée d’un promontoire qui domine la mer de 57 m et qui fut sans doute un lieu sacré à l’époque pré-romaine.
Plan du phare restauré, 1792. via
Haute de 55 m, la tour d’Hercule fut construite à la fin du Ier siècle, et sa présence est attestée au IIe siècle. Elle fut construite vraisemblablement sous les empereurs romains Trajan et Hadrien. Elle devint forteresse au Moyen Âge et fut complètement restaurée en 1791 — sous la direction de l’architecte Eustaquio Giannini — par une sorte de chemisage de pierre autour de l’édifice antique très dégradé, ce qui eut pour effet de le remettre à neuf, en lui donnant son aspect actuel. La structure romaine est toujours visible à l’intérieur du monument.
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Le phare a connu tous les progrès de l’éclairage maritime : le pétrole au XIXe siècle, puis l’électrification en 1921. Une corne de brume a été installée en 1974 et un radiophare en 1977.
Les fondations romaines du phare ont été dégagées dans les années 1990 (photo ci-dessus via). Une campagne de fouilles, en 2009, a révélé au pied de la tour des milliers de fragments de statues à l’effigie de l’empereur Domitien, ce qui inciterait à faire remonter la construction du monument au milieu du Ier siècle.