Étiquettes
Les tardigrades ou oursons d’eau (de l’allemand kleiner Wasserbär) sont de minuscules animaux multicellulaires. Ils forment un embranchement zoologique à part entière : le phylum tardigrada très proche des arthropodes. L’ourson d’eau est décrit en premier par Johann August Ephraim Goeze en 1773, le nom tardigrade qui signifie « marcheur lent » est donné par Lazzaro Spallanzani en 1777.
Les tardigrades ont un corps segmenté en quatre, protégé par une cuticule, et sont dotés de huit petites pattes terminées chacune par des griffes. Ils vivent un peu partout sur la planète mais se trouvent en plus grand nombre dans les zones où on trouve de la mousse (comme les forêts et la toundra) car elle constitue, avec le lichen, leur aliment de prédilection. On en retrouve du haut de l’Himalaya (à plus de 6 000 m d’altitude) jusque dans les eaux profondes (par 4 000 m de fond) et des régions polaires à l’équateur.
Leur durée de vie est de quelques mois seulement. Cependant les tardigrades sont capables de rentrer en cryptobiose, ce qui leur permet de survivre très longtemps. Ils sont également extrêmement résistants aux radiations (Rayons X) – plus de 1 100 fois ce que l’homme peut endurer – et aux produits toxiques. Les mécanismes de protection, détaillés plus bas, leur permettent de survivre dans d’autres conditions extrêmes comme le vide presque absolu, mais aussi dans de hautes pressions ou dans un froid extrême (plusieurs jours à -272,8 °C, -458 °F) ou dans de hautes chaleurs (quelques minutes à 150 °C, 302 °F). On dit ainsi qu’ils sont polyextremophiles.
La Cryptobiose : les tardigrades ont la faculté d’entrer dans un état proche de la non-vie, durant lequel l’activité vitale devient presque indécelable en s’abaissant à 0,01 % de la normale. Le record en laboratoire est actuellement de 8 ans dans un état de cryptobiose après lesquels les tardigrades sont revenus à la vie. Pour entrer en cryptobiose, les tardigrades rétractent leurs huit pattes et déshydratent presque complètement leur organisme (perte de plus de 99% de leur eau), remplaçant l’eau à l’intérieur de leurs cellules par un sucre qu’ils synthétisent. Ce sucre se comporte comme une sorte d’antigel et préserve les structures cellulaires. Pour compléter la protection, ils se protègent dans une petite boule de cire microscopique appelée tonnelet. Lors du retour à des conditions dites « normales », l’ourson des eaux redevient actif en une durée qui va de quelques minutes à quelques heures.