Vestiges d’empire

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architecture, Colonialisme, Colonisation, Empire, Ville abandonnée

Le photographe Thomas Jorion sort le mois prochain un livre, « Vestige d’empire », dans lequel il évoque l’architecture coloniale française, un projet sur lequel il aura passé trois années. « Chaque implantation développa un style architectural propre au lieu géographique, fusionnant parfois avec le style local pour donner naissance à un langage architectural nouveau. […] De Casablanca à Pondichéry, en passant par Saint-Louis du Sénégal, Shanghai, Alger ou Port-au-Prince, ces vestiges sont à la fois modestes et grands » (source). Des photos étranges, parfois fantomatiques, toujours ambivalentes…

Église du sacré Cœur, Vietnam, 1934

Église, Vietnam

Bagne, Guyane, 1897

Maison Mondal, Chandernagor, Inde, vers 1741

Tribunal de première instance, Chandernagor, Inde, 1760

Hôtel de la marine, Diego Suarez, Madagascar, vers 1920

Maison particulière, delta du Mekong, Vietnam

Cinéma Rex, Oran, Algérie

Fort des oliviers, Saint-Louis-du-sud, Haïti, 1754

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Les églises abandonnées d’Ani

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Arménie, Turquie, Ville abandonnée

Ani (en arménien Անի) est située dans la province turque de Kars, juste au sud de la frontière arménienne. Elle se trouve près de la ville d’Ocaklı et de l’Akhourian, un affluent de l’Araxe, qui forme la frontière entre l’Arménie et la Turquie. Aujourd’hui en ruine, la ville fut la capitale de l’Arménie vers l’an mille (elle aurait alors compté près de 100.000 habitants), et elle est d’ailleurs surnommée « Capitale de l’an mille » et la « ville aux mille et une églises ». Ani fut tout d’abord la forteresse des seigneurs de la famille Kamsarakan vers le V^e siècle, puis elle passe sous la main des Bagratides. Aujourd’hui, ce qu’il reste de la splendeur d’Ani, ce sont les églises, pour la plupart en ruine.

La grande cathédrale d’Ani (ci-dessus) fut commencée pendant le règne du roi Smbat II, vers 989. Elle possédait à l’origine une coupole, détruite par un séisme survenu en 1319. En 1988, lors du grand tremblement de terre de Spitak, l’angle nord-ouest est totalement détruit.

Intérieur de l’une des églises.

L’église du Saint-Sauveur d’Ani (qui est un octoconque) fut construite en l’année 1036. La moitié du monument s’effondre en 1930 ou en 1957.

La cathédrale d’Ani.

Le monastère des Vierges est construit vers le XIIe siècle, mais il ne subsiste que l’église principale, d’ailleurs très endommagée avec quelques murs attestant de l’existence d’autres bâtiments.

Murs de la forteresse d’Ani

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Ropoto, la ville qui sombrait peu à peu

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Grèce, Ville abandonnée

La ville grecque de Ropoto sombre lentement mais sûrement. À la fin des années 1960, l’instabilité des terrains était déjà une réalité. Mais des permis de construire ont été octroyés.Au fil des ans, des fissures sont apparues. Puis des glissements de terrain… Et aujourd’hui, le village est peuplé de fantômes… qui doivent toujours payer des impôts locaux.

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Craco, ville abandonnée

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Italie, Ville abandonnée

En 1963, la ville italienne de Craco fut évacuée suite à un glissement de terrain, provoqué sans doute par des travaux d’infrastructure, le système d’égout, et les conduites d’eau courante (un bien beau travail d’ingénierie, on s’en doute…). En 1972, des inondations ont empiré la situation. Le coup de grâce fut donné en 1980, quand un tremblement de terre mena au départ des derniers habitants. De nos jours, on peut visiter la ville, où de nombreux tournages sont réalisés. Ce qu’il reste de la ville, véritable cadavre urbain, a été filmé par Walter Molfese. Étrangement beau, non?

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Skellig Michael

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Ville abandonnée

L’étrange beauté des lieux abandonnés…

Site exceptionnel, lieu de tournage du prochain Star Wars VII, Skellig Michael (Sceillg Mhichil en gaélique) possède quelques similitudes avec St Kilda, et nous avons choisi de consacrer un article à cette île fascinante.

Skellig Michael et sa petite sœur Little Skellig, sont les deux îles qui composent l’archipel des Skelligs Islands situé dans l’océan Atlantique à une douzaine de kilomètres des côtes du comté de Kerry en Irlande. L’ensemble, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996 est un site absolument incroyable.

Skellig Michael (1er plan) et Little Skellig. Photo visible sur skelligislands.com

L’île de Dieu

Skellig Michael. C’est l’histoire d’un piton rocheux qui fend brutalement les eaux agitées de ce coin d’océan jusqu’à son point culminant à 218 mètres au-dessus des flots. C’est l’histoire d’une île sur laquelle on ne peut accoster que quelques jours par an, l’été, quand l’océan reste tranquille…

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A Fukushima, la nature reprend ses droits

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Japon, Ville abandonnée

Le photographe polonais Arkadiusz Podniesinski s’est rendu à Fukushima le mois dernier. La comparaison avec la zone de Tchernobyl est déjà flagrante, en terme de paysage apocalyptique…

Pour voir le reste des photos, c’est par ici.

Bienvenue à Zzyzx

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Californie, Désert, Ville abandonnée

Quelque part entre Los Angeles et Las Vegas, en passant par le Désert des Mojaves, vous trouverez un panneau indicateur un peu étrange, indiquant « Zzyzx Road » (prononcez Zaï-Zex). Cette route un peu défoncée vous emmènera à un complexe de santé désormais abandonné, appelé Zzyzx Springs. Ce nom lui a été donné par son promoteur dans les années 1940, Curtis Howe Springer, qui proclamait avoir inventé le dernier mot de la langue anglaise.

Springer engagea des itinérants de Los Angeles pour construire une ville entière, incluant un hôtel de 60 chambres, une chapelle, un spa, et une source d’eau chaude naturelle… alimenté par une chaudière. Il fit même creuser un lac artificiel, Lake Tuendae (ci-dessous).

Springer était un escroc de la santé, ciblant surtout le petit vieux, à qui ils vendait des remèdes miracles pour guérir les hémorroïdes, le cancer, la calvitie, etc. Il fit d’ailleurs fortune. Il aurait pu s’en tenir là, mais quand il commença à vendre les terres autour de Zzyzx pour que ses patients soient plus proches de lui, le gouvernement lui rappela que cela ne lui appartenait pas, et tout fut fermé. Puis Zzyzx fut officiellement reconnu comme nom par le United States Board on Geographic Names en 1984.

Aujourd’hui, l’endroit est géré par California State University, qui y a installé son centre d’études sur le Désert. Les bâtiments servent pour la recherche, et le lac artificiel abrite désormais une espèce protégée de poissons, le Mohave tui chub.

Cliquez ici pour en voir plus.

Au-dessus de Pripiat

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Drone, Tchernobyl, Ville abandonnée

Depuis Tchernobyl, Pripiat a été abandonnée. Étrange sentiment de survoler le silence…

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Le cimetière marin au milieu du désert

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Bateau, Ouzbekistan, Ville abandonnée

Les villes abandonnées laissent souvent un sentiment de catastrophe soudaine, qui aurait poussé les gens à en partir du jour au lendemain en laissant tout derrière eux. Ces villes-là sont mortes il y a plus ou moins longtemps. Mais il existe des villes où l’on peut voir le processus d’abandon se dérouler sous nos yeux, comme la ville de Mo’ynaq en Ouzbekistan.

Elle est située à 885 km au nord-ouest de Tachkent. Sa population s’élevait à 13 000 habitants en 1991. Aujourd’hui, une poignée d’habitants demeurent, faute de pouvoir partir. De rares touristes passent de temps en temps, oh, quelques heures, pas plus, histoire de contempler des scènes tout droit sorties d’un film d’anticipation.

Photographie Neil Banas

La ville est emblématique de la catastrophe environnementale qui touche la Mer d’Aral. Avant, c’était un port florissant, prospère, qui fut même d’une aide précieuse dans la lutte contre la famine russe de 1921-1922. Maintenant, la mer est à 150km, et tout ce qui reste comme témoignages du passé, ce sont des carcasses de bateaux en plein désert.

Photographie Anton Ruiter

Mo’ynaq était le seul port de ce pays enclavé. Les eaux de la Mer d’Aral ont été détournées dans les années 1960 pour irriguer les champs de coton. Les seuls pécheurs qui restent sont désormais ceux que l’on trouve sur des posters…

Photographie Neil Banas

Les poissons sont morts, faute d’eau, et empoisonnés par les rejets toxiques des champs de coton. Les gens ont fini par mourir eux aussi, à cause des tempêtes de sable pollué, qui ont encrassé leurs poumons…

Photographie kvitlauk

Photographie Martijn Munneke

Photographie Flaneur Harris

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Le village des épouvantails

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Japon, Ville abandonnée

Tsukimi Ayano vit au Japon, dans le village de Nagoro. Ce village étant en voie de désertification avancée, elle a décidé de créer des épouvantails pour remplacer les habitants disparus, qu’ils soient morts ou partis depuis longtemps.

Cette photographie a été prise le 6 novembre 2014. On y voit Tsukimi Ayano discuter tout en cousant une petite fille à l’extérieur de sa demeure. Elle est l’une des plus jeunes, et est revenue au village il y a 13 ans pour s’occuper de son père âgé de 85 ans. C’est ainsi qu’elle occupe ses jours, et qu’elle fait vivre les souvenirs. Il fut un temps où le village comptait des centaines d’habitants. Aujourd’hui, il en reste 35.

De fait, il y a trois fois plus d’épouvantails que d’habitants. Nagaro présente le profil typique de ces villages japonais qui deviennent fantômes. Musée à ciel ouvert, coincé dans le temps, plus aucun commerce…

Chaque épouvantail possède des traits particuliers. Elle a commencé à créer des épouvantails après avoir tenté de faire pousser des plantes, dont les graines étaient mangées par les oiseaux. De fil en aiguille, c’est un village qu’elle a, à sa façon, repeuplé.

Plus d’enfant, plus d’école. Elle a fermé il y a deux ans. Et abrite désormais une classe de paille et chiffons.  via