L’Encyclopédie de Yongle ou Yongle Dadian, littéralement, Le Grand Canon ou les Vastes Documents de l’ère Yongle, est une compilation chinoise des connaissances de l’époque, rédigée sur ordre de l’empereur Yongle de la Dynastie Ming à compter de 1403. Il s’agissait alors de la plus grande encyclopédie connue au monde, ainsi que de l’un des premiers ouvrages du genre.

Une double page de l’Encyclopédie de Yongle, réédition partielle de 1962.
Deux mille savants travaillèrent sur ce projet sous la direction de Yongle (qui régna de 1402 à 1424), y incorporant environ 8 000 textes, datant de l’Antiquité à la période contemporaine de la dynastie régnante. Ils couvrirent ainsi une grande variété de sujets, parmi lesquels l’agriculture, les arts, l’astronomie, la géologie, l’Histoire, la médecine, les sciences naturelles, la religion et la technologie, auxquels ils ajoutèrent des descriptions d’événements naturels inhabituels ou inexpliqués. L’Encyclopédie, qui fut terminée en 1408 à l’Université de Nankin, comptait originellement 22 8771 ou 22 9372 rouleaux manuscrits, selon les sources, répartis en 11 095 volumes pour un total d’environ cinquante millions de sinogrammes. L’ensemble occupait un volume estimé à 40 m3. Son rôle était d’inclure tout ce qui avait alors été écrit à propos du canon confucianiste, des arts et des sciences humaines et exactes. Il s’agissait finalement d’un monumental recueil d’extraits et travaux tirés de la littérature et de la culture chinoise.

Des trois exemplaires connus, seuls 400 volumes sont parvenus jusqu’à notre époque. Nul ne sait ce qu’il est advenu de la première copie et aucun document historique ne fournit de piste à ce sujet. La seconde, quant à elle, fut graduellement disséminée et la majorité de son contenu se perdit à compter du 18ème siècle; les 800 volumes restants furent, pour partie, détruits par l’incendie de l’Académie Hanlin, déclenché par les forces chinoises lors d’une attaque menée à l’encontre de l’occupant britannique. Les rouleaux qui échappèrent au feu furent récupérés par l’Alliance des huit nations lors de la répression de la révolte des boxers en 1900, et sont à présent répartis dans des collections privées de par le monde.
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